Je m’en souviens encore, c’était en décembre 2024.
Soudain, Florence nous lance :
“Ça vous dirait de se faire quelques Templier bien bleus l’an prochain ? Je connais un bon plan de logement proche du départ !”
(ou quelque chose comme ça…)
Sur ce, prenant chacun notre courage à deux mains, on se dit : allez, pourquoi pas !
Première étape, et pas des moindres : réussir à vaincre la porte presque infranchissable du site internet.
Qu’à cela ne tienne, on s’échange des liens sur le dark web pour arriver au graal de l’inscription à une course.
En se promenant dans la boutique, chacun a pu essayer de prendre une chaussure à son pied (bon, dans les faits, on a tous pris trois pointures au-dessus, en se disant qu’on allait bien grandir d’ici neuf mois) — et nous voilà partis avec nos rêves et notre cadeau de Noël 2024 : objectif octobre 2025.
Et puis, petit à petit, l’événement approchant, on se rend bien compte que, bon, on aurait pu prendre cinq pointures en dessous, que ça n’aurait pas été plus mal… Le stress monte.
Sur ce, notre coach préféré nous a alors bien vendu les paysages magnifiques que l’on allait découvrir (oui, je dis vendu, car comme tout bon Aveyronnais, on ne donne pas, on vend, ici).
Chacun y est donc allé de ses petits entraînements, de ses stress, de ses chutes, pour arriver du mieux préparé possible à ce week-end de folie à Millau.
Nous étions donc douze valeureux bleus (pour la tunique, mais aussi pour la découverte de la course — et de la distance pour beaucoup d’entre nous) à venir affronter ces Causses, ces Dourbies, ces Lisa et autres Grands Trails.
Entre l’inscription et le jour J, nous n’avions perdu qu’un membre de la team, qui avait voulu tester qui, de la porte ou du pied, avait le plus de résistance.
La porte, elle, n’a pas poussé le moindre cri.
Au final, sur ce week-end de trois jours (ici, les week-ends commencent le vendredi à 5 h du matin et se terminent, si tout va bien, le dimanche à 22 h — on sait s’amuser !), il y avait toujours un maillot du RTC qui crapahutait dans la nature, toujours un LiveTrail à surveiller, et surtout un club tout entier derrière chacun de nos pas.
Pour ceux sur les sentiers, il était hors de question de s’arrêter, ne serait-ce que par respect pour ceux qui n’avaient pas pu se joindre à nous.
On a donc chacun pu profiter de ces mesures intenses de la chanson Ameno d’Era.
Franchement, ça met les poils — même quand on sait qu’on ne va pas courir, juste supporter.
Côté météo, on a été au top du top.
Lever de soleil sur le causse et la forêt pour les courses matinales, petite mer de nuages sur la vallée quand la fatigue commençait à se faire sentir… Bref, un régal pour les yeux.
Et grand soleil l’après-midi : on aurait presque regretté de ne pas avoir pris de crème solaire.
Un terrain souple sans boue (mais bon, le dénivelé, lui, était bien là quand même ! Ça monte plus qu’au lac du Crès, je crois, et ça descend pendant beaucoup plus longtemps, c’est sûr !).
Des ravitos au top, avec des bénévoles à la joie communicative.
Qui aurait pu penser s’envoyer une petite soupe de vermicelles à 9 h du matin, sans avoir fait de nuit blanche et sans être à trois grammes ?
Et en plus, c’était bon !
Je soupçonne quand même les bénévoles de préparer les tartines de roquefort en se disant que, de toute façon, elles resteraient à la fin et qu’ils pourraient les manger eux-mêmes.
Parce que oui, on pourrait aussi, en plein effort, s’envoyer une bonne tartine de roquefort… ou pas.
On a donc passé notre journée à se goinfrer de trucs ultra sucrés, chose qu’on interdirait formellement à un enfant de moins de dix ans — mais bon, là, c’était pour la bonne cause.
Après, faut pas s’étonner que les dentistes viennent directement recruter au sein du club !
On a pu également découvrir, pour certains, la grotte du Hibou (ne le cherchez plus, il est parti depuis longtemps), les vols de vautours (ils attendent les coureurs qui trébuchent ; ici, c’est super bien organisé pour le zéro déchet !).
Mais bon, on n’y aura laissé qu’un œil, un genou, et surtout de la souplesse de jambes qui met bien du temps à revenir.
Mais on est tous repartis avec des étoiles plein la tête — les nuits à Millau doivent être bien sombres désormais.
Après ce week-end ultra fort en émotions, on ne pourra que vous conseiller de vous accrocher aux prochaines idées saugrenues qui pourraient passer sur le WhatsApp : vous risquez juste de vous prendre une immense vague de joie et de bonheur.
Signé :
Annie, Céline, Cécile, Florence, Olivia, Valérie, Julien (et ses amis), Lionel, Philippe, Stéphane, sans oublier nos supporters locaux Nicolas et Marie-Paule.
